Une première poussée anticyclonique commencerait à se faire timidement ; concrètement, les averses se feraient moins nombreuses sur le Sud et l’Est du pays.
En revanche, sur les côtes de la Manche, le temps serait encore marqué par de nombreuses averses.
La masse d’air débuterait son rafraichissement.
L’anticyclone déploierait sa dorsale sur l’Est des îles britanniques tout en se décalant vers l’Ouest.
Une nouvelle dépression se retrouverait alors « coincée » entre les hautes pressions à l’Est et leurs homologues au Nord.
Il y aurait alors la bascule à un flux plus continental ; vu la réserve en air froid, le rafraichissement serait si sensible que la limite pluie-neige chuterait.
De là à voir une offensive neigeuse en plaine, il n’y aurait qu’un pas sur fond d’échéances situées à des années lumières pour ce type de prévision.
En revanche, sur les côtes de la Manche, le temps serait encore marqué par de nombreuses averses.
La prévision météorologique est rendue compliquée à échéance courte (48 heures) par la récurrence des gouttes froides ; ces dernières occuperaient une nouvelle fois le Golfe de Gascogne, l’Espagne, le Portugal. En été, cette situation a donné lieu à des « plumes » de chaleur suivies parfois d’orage souvent confirmées 72 heures avant. Courant Décembre et plus globalement durant l’hiver, cette situation peut donner lieu à un froid vif et parfois humide.
Ce qui compte essentiellement sont les températures en altitude : bien souvent, il faut -5°C à l’altitude 850 hPa (environ 1450 mètres) et -25°C à l’altitude 500 hPa (environ 5550 mètres) pour avoir de la neige, même si au sol il y a 5 voire parfois 10°C !
Concernant les prochains jours, la prévision de neige en plaine va clairement dépendre de l’intensité et du positionnement non pas d’une mais d’au moins deux dépressions.
La première dépression, appelée COLLEEN, circulerait sur le Golfe de Gascogne ; le conflit de masses d’air entre l’air océanique et le flux continental devrait se situer au niveau de Bordeaux, Toulouse : à l’Est et au Nord de cette zone, le risque de neige sur les collines voire en plaine serait particulièrement important entre Lundi 12 Décembre 2022 après-midi et Mardi 13 Décembre 2022 matin. Au Nord de la France, le risque de neige est plus ou moins modélisé sous formes d’averses dites pré frontales (à l’avant de la perturbation).
En parallèle, une autre dépression, intitulée DORA, plus virulente, pourrait remonter jusqu’au large du Finistère. Mardi 13 Décembre 2022 au petit matin, elle advecterait un air doux sur le Sud notamment sur l’Aquitaine ; cependant, elle renforcerait le flux continental. D’où un conflit de masses d’air qui pourrait se produire soit sur le Sud Bretagne soit sur la Vendée, le Poitou, le Nord du Massif Central et le Nord des Alpes : d’ailleurs, sur ces derniers secteurs, il faudrait surveiller le risque d’avalanches.
Avec -5°C à 850 hPa et -25°C à 500 hPa, -3°C au sol, le risque de neige dite de redoux (ou neige collante) serait important sur la Bretagne, le Maine et Loire, le Centre, et plus globalement sur une vaste zone allant de la Normandie à l’Alsace en passant par l’Ile de France (fiabilité 2,75/5).
Lors de ce type d’épisode, ce ne sont pas quelques centimètres qui pourraient tomber mais parfois 10 cm avant que le redoux ne fasse tout fondre !
Par la suite, Mercredi 14 le conflit de masses d’air serait reporté au niveau de la Seine : ainsi, le risque neigeux concernerait le Nord et l’Est de la Seine, à savoir la Picardie, le Nord, le Pas de Calais, les Ardennes voire les Vosges.
Cependant, la fiabilité tombe 2,5/5 (50%).
Sur les massifs, le risque d’avalanches serait au maximum avec le redoux fragilisant le manteau neigeux.
Jeudi 15, Vendredi 16 et Samedi 17, le refroidissement serait possible en altitude laissant penser au retour de la neige sur l’ensemble des massifs. On surveillerait le refroidissement vers les côtes de la Manche et le Nord-Ouest de la France : de là à envisager un nouveau risque de neige, la fiabilité est beaucoup trop lointaine pour en donner les détails.
Si la dégradation orageuse devait se confirmer, elle durerait potentiellement quelques jours sur le Sud et l’Est ; à l’Ouest, les hautes pressions feraient déjà leur retour y asséchant la masse d’air avec le spectre de la sécheresse en surface pouvant revenir très rapidement.
La modélisation dite ensembliste hésiterait entre un flux d’Ouest anticyclonique et un courant dépressionnaire même si ce dernier a tendance à être plus présent dans les réactualisations ; la modélisation saisonnière serait plus favorable à un temps automnal.
Il se pourrait qu’il y ait un peu des deux pour les Aoutiens durant cette première décade : alternance entre averses et éclaircies surtout au Nord de la Loire.
La pression atmosphérique remonterait temporairement sur le pays laissant penser à une accalmie en début de week-end de la Pentecôte.
Cependant, en cours de journée de Dimanche, l’instabilité pourrait revenir par le Sud-Ouest avant de se déployer au reste du pays.
Le début d’été météo se ferait donc dans l’agitation excepté sur le quart Sud-Est (du moins sur les côtes).
Les basses pressions reprendraient le pouvoir pour ce week-end précédent le Hellfest ; une composante Sud-Est suivie d’un flux d’Ouest apporterait pas mal d’averses faisant souffler le chaud et le frais thermiquement parlant.
Côté précipitations, elles pourraient être localement déjà excédentaires.
Le courant océanique d’Ouest serait a priori assez intense au niveau des précipitations ; après plusieurs semaines de disette, les pluies se feraient très présentes, le vent avec excepté sur les régions bordant la Mer Méditerranée.
Avec les coefficients de marée atteignant les 103 le 5 Décembre, le risque de submersion marine serait à surveiller.
Les hautes pressions tenteraient de revenir par l’Ouest rendant le flux un peu plus nordique ; pour autant, il resterait dépressionnaire.
La conséquence serait un air plus froid en altitude avec un léger abaissement de la limite pluie-neige sur l’ensemble des reliefs.
Cette période devrait être une zone de transition entre le flux méridien et les prémices d’un flux océanique ; ce serait par conséquent une période où l’été pourrait laisser place à l’automne.
Le système dépressionnaire prendrait de l’ampleur sur l’Islande et le Royaume Uni générant un train de houle sur les côtes françaises : le timing serait alors parfait pour les grandes marées (coefficient 100 et 101 les 8 et 9).
Côté temps, nous retrouverions le défilé de perturbations tel que nous avons connu lors de la première quinzaine d’Aout excepté sur le quart Sud-Est protégé par le vent d’Ouest.